Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

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que constitutionnel , mais qui se rapportait à une époque que la convention n'avait plus le droit de juger; la sanglante journée du Champ de-Mars, qui s'était passée pendant que Louis éiaitencore eaptif dans son palais. Personne ne put exister avec sécurité en France, quand on vit un parti victorieux déterminé à ne rien oublier que ses propres fureurs.

Louis fut reconduit au Temple, et menacé, dans tout le trajet, par la plus vile partie du peuple. Il avait laissé la convention fort agitée.u Eh bien! qu’attendez-vous , s'écriaient plu» sieurs jacobins? Il est interrogé, vous l’avez entendu ; que » faut-il de plus à votre conscience? Vousm'êtes pas un tribu» nal ordinaire, vous êtes celui de la nation même.» Un d'eux. s’écria : Je suis d'avis que Louis Capet soit pendu cette nul ; et un rire barbare accompagna cette impatiente férocité. Ici, pour la première fois, les girondins parlèrent avec quelque intercession en faveur de Louis. Ils réclamèrent de la solennité,. du calme, et des formes protectrices dans son jugement : ils firent retentir les premiers mots d’un appel au peuple; et la faveur avec laquelle ils parurent être entendus les confirma dans un plan si funeste pour Louis, si funeste pour eux-MmÊMES. Que de fléaux ils eussent épargnés , si, laissant là les combinaisons d’une politique embarrassée , ils eussent ditavec Lanjuirais : « Vous ne pouvez être à-la-fois accusateurs etjuges de , Louis : chacun de vous s’est expliqué..et plusieurs l'ont fait » avec une férocité scandaleuse. » Au moins ils obtinrent, dans ce jour, que Louis pourrait présenter sa défense et se choisir un conseil. Ls

IL nsa de cette faculté : il déclara qu'il désirait avoir pour défenseur Target, et, sila conventionlui permettait d'en avoir un second, Tronchet. Ce dernier entendit la voix d’un monarque infortuné, qui, près depérir, appelait son secours. Il ne manqua ni à l'honneur d'une vie irréprochable, ni à ses vertus, ni à son cœur ; Target refusa.

Une touchante, une dernière consolation était résenvée à Louis. La convention entendit la lecture de la lettre suivante, deLamoignon-Malesherbes ; elle était datée du 11 septembre.

« Citoyen président,

» J'ignore sila convention donnera à Louis, X VI un conseil » pour le défendre, etsi elle lui.en laissera le clioix : dans ce » cas-là, je désire que Louis XVisache que, sil mechoisitpour »- cette fonction, je suis prêétà m'y dévouer. Je-ne vous de». mande pas de faire part à la convention de mon offre, car je » suis bien éloigné de me croire un personnage assez impor »,tant.pour qu’elle s'occupe demoi; mais j'ai été appelé deux » fois au conseil. de celui qui fut mon maîtredans letemps que »_ cette fonction était ambitionnée par tout le monde: je lui