Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

NATIONALE, fi

dance des deux partis quise disputaient empire de la convention. À cette question, qu’on ôsait à peine ne pas décider sur-le-champ , Louis a-t-il conspiré? ils en Opposèrent une autre, a-t-on conspiré contre Louis ? Et, soit qu'ils interpellassent, à cet égard, ou les jacobins , ou les girondins , ni les uns, ni les autres n’osaient refuser un aveu dont ils avaient fait tant de fois le titre de leur orgueil. Ces députés proposèrent que la peine de Louis fût la détention, et le bannissement à la paix. Nous rappelons ici, avec le regret de ne pou= voir les rapporter, les discours de Rossée, Morisson , et particulièrement de Bresson, celui de tons où la justice et Fhu= manité parlèrent le langage le plus touchant.

L’orateur qui ruina le plus le système de l'appel au peuple, et qui contribua le plus au jugement qui fut porté, fut Bar rère. Déjà plusieurs députés avaient appris à calculer léurs craintes personnelles sur celles qu’il montrait. Il fit une analyse froide et malheureusement trop exacte des dangers d'une convocation du peuple pour un tel objet; il peignit ensuite la ation francaise toujours déchirée, et l'Europe toujours conjurée contre elle, tant que le dernier roi vivrait, et il le représenta enfin comme une victime qu’on était forcé d’immoler à la concorde des partis. Il entraîna plusieurs hommes crédules, un plus grand nombre de timides; ét, depuis ce moment, il n’y eut plus de proscriptions difficiles à obtenir qui ne fussent demandées au nom de la concorde des partis.

Les girondins et les jacobins oublièrent souvent lindignation qu'ils feignaient contre le dernier roi pour s'attaquer de plus près et pour se livrer avec abandon à leurs haînes. Souvent les premiers retracèrent avec feu tant de crimes que la eonvention n’avait osé punir. « Nous n’avons dissimulé, » disaient-ils, aucun des forfaits d’un roi parjure : que la » convention en prononce le châtiment, que le peuple le » confirme; mais qui pourra dissimuler, qui osera couvrir » d’un coupable oubli les massacres du 2 septembre? » —Souvent il s'élevait, à ces mots, dans la convention , des homimes qui, affectant limpartialité, disaient : « Nons Punirons ces massacres ensuite ; » et cependant ils souffaient que ceux qui étaient tout couverts de ce sang fussent et lés accusateurs et les juges de Louis. « Tous les moyens de terreur, ajoutaient » lesgirondins, sont employés pour accélérer lacondamnation # d’un roi que personne ne défend, mais qui appartient au » peuple, et l’onsouffre qu’un monstre tel que Marat respire!»

La convention élevait, à ce nom, un murmure de honte et de colère; elle décrétait alors, par le pins barbare et le plus infame rapprochement, qu’aussitôt après le procès du dernier

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