Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut

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s'occupe d’un Dictionnaire Grec et François, à limitation du Dictionnaire Grec et Allemand de M. Schneider. Quoique persuadés qu’on ne peut devenir un helléniste très-habile sans savoir la langue Latine, nous sommes loin de penser qu'un pareil travail soit inutile, moins encore qu'il soit nuisible à la littérature Grecque. Ce qui nous paroît beaucoup moins louable dans le professeur de Metz, c'est la nouvelle orthographe qu'il a voulu mettre en usage dans son projet d’une édition d'Homère. Rien de plus condamnable dans l'étude et dans [a pratique des langues anciennes, que ces innovations pour le moins inutiles , et qui ne sont de fruit d'aucune nouvelle découverte, d'aucun progrès de la science. Les grands hellénistes qui ont fleuri depuis trois siècles, connoissoient très-bien les motifs qui pouvoient autoriser ces innovations; mais, après les avoir pesés, ils s’en sont tenus à l'orthographe établie, qui présente, avec peu d'inconvéniens, un grand nombre d'avantages qu'on perdroit en la changeant. Ceux même qui ont paru desirer cette innovation, se sont bien gardés d'en donner lexemple.

Tel est l'état de [a philologie Grecque en France. Florissante à Paris, elle n’est presque pas cultivée dans le reste de l'Empire, si l'on en excepte Strasbourg. Elle a perdu, ainsi que la

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