Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut

ANTIQUITÉS. TI

ils s’étoient bornés à l'étude des médailles et des inscriptions, dont on avoit commencé à former, depuis le xv.® siècle, des collections où l’on trouvoit réunis un grand nombre d'objets de comparaison, Mais comment comparer et porter un jugement raisonné sur des statues, des. basreliefs, des bronzes épars et presque isolés dans les palais ou les jardins des grands ? comment distinguer l'antique d'avec des restaurations trop souvent faites de manière à dénaturer le morceau primitif par des accessoires de pure fantaisie ?

Le prélat Fabretti surmontatous ces obstacles ; : et donna, au commencement du siècle dernier, des explications aussi savantes que justes de la table Isiaque et des bas-reliefs de la colonne Trajane.

La plupart des autres antiquaires se perdoient en vaines conjectures, et vouloient découvrir dans un cercle très-resserré d’érudition Latine ce qu'il falloit chercher dans la vaste étendue de l’érudition Grecque. Plus jaloux souvent de se signaler par la bizarrerie de leurs opinions, que d'aspirer à des succès dans [a recherche de la vérité, ils s'étoient fait une doctrine de convention qu’ils reproduisoïient sans cesse, et qui, laissant le lecteur judicieux dans les ténèbres et dans l'incertitude, le portoit à mépriser cette partie de la science.

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