Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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Germinal, Prairial, Quiberon, Vendénuaire, que vraisemblablement ces titres ne seraient pas les seuls que j'eusse à réclamer, sans la tyrannie décemvirale et les cachots de la Terreur ; et qu’enfin il est tenu de prouver à l’armée et à la République que les marques de confiance du gouvernement ne sont pas le prix exclusif des affections particulières des gouvernants, et qu’elles peuvent atteindre de loin en loin l'homme de bien qui sait aimer el servir son pays, mais qui ne sait ni flatter ni ramper.

« Salut et respect, « J. RouGET DE LISLE. »

Par cette lettre on voit d’abord que Rouget est toujours resté digne et libéral, qu’il a eu le courage de dire partout la vérité. C’est très dangereux dans le monde des habiles! Probablement que dans les mols soulignés de sa letlre il rappelle un reproche que lui aurait adressé Carnot.

Une lettre du ministre de la guerre, datée du 17 ventôse, avait annoncé à Rouget qu’il avait été nommé chef de bataillon à la date du 42 du même mois. On espérait, par là, le conserver dans l’armée. La gêne dans laquelle ilse trouvait et où se trouvait sa famille des intérêts de laquelle il erut devoir s'occuper, semblent être la cause de son refus, car dans une lettre à la date du 13 ventôse, adressée au Directoire, on trouve ce passage : € Aujour« d'hui que cette Constitution (celle de l’an IT) est éta« blie, il m’est permis sans doute de reffléchir (sic) que « pour le prix du dévouement le plus entier et le plus « pur, je n’ai recueilli que de la haine, des calomnies, « que les persécutions d’un gouvernement ingrat et fé« roce, que l'oubli des gouvernements qui lui ont suc« cédé, et la ruine la plus complette (sic) sans aucune « espèce de dédommagement. Il m'est permis de songer