Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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parle après avoir fait, pour la forme, juger le duc d’Enghien et l'avoir fait exécuter dans les fossés de Vincennes, se fit proclamer empereur à Saint-Cloud, le 18 mai 1804, 28 floréal an XIII. Les bienfaits de la grande Révolution étaient supprimés, nous retombions sous le despoüsme césarien, et dans la série des guerres avec l’étranger qui finit par la double invasion et le retour à la monarchie.

Rouget de Lisle ne craignit pas d'exprimer son indignation :

NAPOLÉON

Monstrum Horrendum! Virgile, Encide. Qui dit Néron, dit un tyran féroce, L’horreur des dieux, le fléau des humains; Qui dit un tigre, exprime un monstre atroce Toujours en proie à ses goûts assassins, Qui dit Satan, dit un affreux génie, Ivre d’orgueil, fourbe, parjure, impie, Ne respirant qu’effroyables desseins. Est-il un mot dont l’affreuse énergie Peigne à la fois tigre, Satan, Néron, Et pis encore ? — Oui. — Quel? — Napoléon.

A partir de la nomination de l’empereur, Rouget de Lisle disparaît complètement de la scène politique. IL n’avait pas d'emploi. Aucun document n’existe, et malgré nos recherches sur lui, nous n’avons rien pu découvrir sur sa vie. Il est probable qu'il passa ses loisirs à s’occuper d'art, de musique, de poésie. Nous ne retrouvons trace de son existence qu’en 1811, au moment où il revint au domicile paternel à Montaigu, à l’époque où mourut sa mère, le 20 mars, à l’âge de 77 ans.