Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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Ainsi, voilà la perspective des ressources futures de Rouget de Lisle, puisque la propriété périclitait tous les jours. Encore cette ressource fut-elle imaginaire puisque le Batave mourait en 1833, au moment où son frère élait pensionné du gouvernement de Louis-Philippe. Au point où nous en sommes à Montaigu, Rouget finit par prendre un domestique vigneron, aux gages de 172 francs par année, au lieu d’avoir recours à des journaliers. Cette réforme n’améliora pas beaucoup la situation ; mais Rouget de Lisle avait près de lui un serviteur assidu.

Il allait de temps à autre à Lons-le-Saulnier. 11 se tenait, là, au courant des choses de l’Empire, sans cependant avoir fait un pas pour prendre part aux succès étourdissants du bienheureux Napoléon. Le temps approchait où les revers allaient commencer. L'étoile de l’empereur avait päli aux lueurs de l’incendie de Moscou. Quoiqu'il eût redoublé d'audace et d’habileté dans ses guerres incessantes, quoiqu'il eût à sa disposition un Sénat servile, il devait bientôt éprouver des revers insurmontables. € La France était accablée par les conscriptions, les impôts, le blocus, les cours prévotales, les droits réunis. »

Le Sénat lui accordait encore, en janvier 1813, 350,000 hommes et portait son budget à 1,150,000,000 de francs. Il lui fallait bien ces ressources devant les alliances des puissances qui se liguaient contre lui. Prusse, Autriche, Russie, Angleterre, Suède, formaient une a)liance contre l’Empire qui ne pouvait que rester sur l’état de la défensive en Espagne; et bientôt Joseph est obligé d'abandonner Madrid! Malgré les victoires de Lutzen et de Bautzen gagnées par Napoléon, ses principaux lieutenants Ney, Macdonald, Vandamme sont repoussés par les coalisés chacun dans leurs lignes, et la bataille de