Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

On avait publié sous le nom de R. D. L. un recueil que Rouget de Lisle réprouva.

Cependant il écrivait toujours soit paroles et musique, soit musique seulement; c’est ainsi qu’il dépose, à la date du 1* mai 1818, chez M. Michaud, éditeur de la biographie, un paquet contenant des exemplaires du chant de Henri 1V, de la Fée d’Urgande et de l’Aveugle de Bagnolet.

De ces deux derniers chants il avait pris les paroles dans le recueil de Béranger. Enfin, il fit le chant des Vétérans dont M. Fouquau de Passy avait fait la musique.

À cette époque Weiss, qui n’était pas riche d'argent et qui ne l’a jamais été, écrivait sa situation à Rouget, plus malheureuse encore, et qui lui répondait : « Adieu, « heureux homme! avec votre pain, vos livres et votre « chambre sans feu. Que n’ai-je l'équivalent à partager « avec vous! comme vous me verriez bientôt sur vos « épaules! »

Cette lettre, datée du 1x mai 1818, démontre bien, d’une part, que Rouget n’avait pas fait fortune pendant son séjour à Montaigu, et, d'autre part, qu'un profond dénuement était alors son partage.

Il faisait bien des démarches pour obtenir un emploi; le ministre de l’instruction publique, Fontanes, lui portait intérêt, et M. Villemain, jeune alors, son secrétaire, voulait le seconder. Rien n’aboutissait. € Tout € homme qui demande ne doit compter sur rien que « lorsqu'il a oblenu » écrivait notre pauvre solliciteur ; et plus loin : « La difficulté désormais git à ce qu’on ne « sait que faire de moi. » « Dans l’immensité de ses « altributions, le ministre ne trouve pas le moyen de « caser un homme de mon importance, » écrivait-il six mois plus tard.

Il faudrait lire tout du long cette correspondance pour