Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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« dominateurs du jour, et d’être le maître de les juger, « de les apprécier à leur juste valeur sans qu’il en coûte « rien à ma délicatesse. »

Sur des ouvertures qui lui sont faites par Maradan et autres libraires, il songe à faire une édition de ses chétifs essais.

« Dans l’état où ils se trouvaient ils n’en valaient « réellement pas la peine. Si jamais j'avais quelques « instants de repos, je pourrais les offrir au public « avec des développements et dans un ordre qui les « rendraient peut-être plus dignes de son attention. »

Ce projet ne fut pas exécuté, mais l’année 1820 qui approchait sembla devoir améliorer la situation de notre écrivain. Il avait les matériaux d’un travail important et bien plus considérable, unique en son genre et qui, rédigé comme je l'entends, pourrait devenir une fortune. Les ressources matérielles manquaient pour mener ce travail à bonne fin.

Mais ce n’était pas là que Rouget devait trouver une amélioration dans sa position.

D'abord il fut question de l’attacher à l'ambassadeur du Brésil qui devait partir en février; l'ambassade fut réduite à un simple rôle de chargé d’affaires qui ne convenait pas au personnage désigné, pair de France et grand d'Espagne. Déception pour Rouget qui ne partit pas, ce dont il se consola. — Son vœu était désormais de mourir sur la terre de France.

Il espérait toujours un sort meilleur et une lueur d'espoir ne tarda pas à paraitre à l'horizon. En voici, d’après la correspondance même de Rouget, l’explication :

« Le hasard m'a mis en relations avec le principal « administrateur d’une compagnie chargée par le mi-