Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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Laissons dans sa basse mollesse Le sybarite végéter;

Laissons le noble nous vanter

Ce qu’il appelle sa noblesse. Amis ! les vrais nobles c’est nous, C’est nous de qui la vie active Produit et conserve et cultive, Dévouée au bonheur de tous.

Honneur à nous, enfants de l'Industrie ! Honneur, honneur à nos heureux travaux | Dans tous les arts, vainqueurs de nos rivaux, Soyons l'espoir, l’orgueil de la patrie (bis).

Assurément ce chant n’est point dithyrambique, mais il pouvait avoir pour la circonstance son utilité. L’entreprise n’eut pas une conséquence qui fut longuement profitable à Rouget.

Il vivait toujours isolé de la famille qui lui restait. Nous avons vu qu'à un moment Rouget avait le dessein de partir pour Nantes et que ses ressources ne lui permirent pas d'accomplir ce voyage. Une circonstance vint se présenter qui remit en question ce voyage à Nantes. Le général Rouget le Batave, qui y vivait, fit une chute de cheval et Le bruit de sa mort se répandit. Rouget de Lisle éerivit à son frère en lui offrant de l’aller voir. Il y avait fort longtemps qu’ils n'avaient échangé de correspondance. Des questions d’intérêt, à la suite de la vente de la maison paternelle, avaient été la cause de cette froideur entre les deux frères. Le Batave avait touché intégralement tout ce qui lui revenait, il avait pris ses précautions pour cela, et à de Lisle il n’était resté qu'une modeste somme. La ue de cheval du Batave avait été occasionnée par une congestion dont il guérit à la suite d’une saignée de 48 onces de sang et la santé lui revint