Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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plus brillante que jamais. Malgré la réponse faite par le général même et l'invitation un peu embarrassée, il est vrai, qu’elle contenait, Rouget ne fit pas le voyage.

C’est en octobre 1822 que ce fait se passait.

Rouget resta donc à Paris, toujours dans une situation anxieuse et déplorable. La gêne frappait chaque jour davantage à sa porte et avec la gêne les dettes forcées. Depuis quatre mois i] attendait une rémunération pour les travaux qu'il avait faits dans la grande entreprise dont nous avons parlé. Il devait, jene sais à qui, 20 francs qui lui pesaient sur le cœur et qu'il ne pouvait rembourser. Il espérait gagner quelque argent en publiant son recueil, dont la publication ne devait pas s’élever à plus de 1,500 ou 2,000 francs qu'il m'avait pas. Il comptait sur les avances ou les remboursements que pourrait faire M. Ternaux, auteur de la brochure dans laquelle avait été inséré le chant. Au mois de septembre il avait eu enfin la bonne fortune de voir son ami Charles Weiss qui était venu passer quelque temps à Paris.

Il y eut entre ces deux hommes échange d’affectueux rapports qui font autant d'honneur à l’un qu’à l’autre. Charles Weiss fut une providence pour Rouget pendant son séjour à Paris.

Weiss se mit en quatre pour trouver des souscripteurs au volume des Chants français. I] ne reste pas trace de leurs relations pendant le séjour de Weiss à Paris, mais les lettres qui suivent prouvent que non seulement il ny eût pas le plus léger incident fàcheux dans leurs rapports, mais un resserrement touchant dans les liens d'affections qui les rivaient pour ainsi dire l’un à l’autre.

Ils échangeaient leurs productions littéraires. C'était, une consolation, voilà tout, mais qui n’apportait rien à l'office ni à la garde-robe du pauvre Rouget. « Ah! mon «ami, la misère, la mauvaise santé ! quels éteignoirs ! -