Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

— 173 —

Beau calcul que l'effet se plut à démentir : « Les ânes on ne vit éléphants devenir, Mais bien les éléphants des ânes. Or, c’est ce qui toujours arrive en pareil cas; Nature ainsi le veut, impérieuse | La sotlise est contagieuse; Mais l'esprit ne se gagne pas.»

Dans les lettres suivantes, il est toujours et surtout

question de trouver les ressources pour la publication des 48 Chants français. On y avait même intéressé le due d'Orléans, qui prêta son concours à l’exéeution du projet. De son côté, Weiss se saignait aux quatre veines, comme on dit vulgairement, pour aider son ami.

Mais que de retard, que d’anxiétés, que d’angoisses !

Aux ennuis personnels viennent s’en joindre d’autres étrangers. « Ce malheureux Saint-Simon ne s’avisa-t-il

€ € € «

pas, il ya trois semaines ou un mois, de se tirer un coup de pistolet? Malgré toutes les précaulions qu’il avait prises pour ne pas se manquer, c’est cependant ce qui est arrivé. À cela près d’un œil, et du ridicule

« d’une tentative de ce genre, quand elle est inutile, il « se porte aussi bien qu'auparavant. »

Plus loin, on lit : « M. Ternaux se comporte à son égard, avec une sensibilité, une générosité, vraiment

« touchantes (tout ceci soit dit entre nous). Il vous sera « facile de pressentir, de calculer les combinaisons, les

ramifications au moyen desquelles cet événement retombe bien lourdement sur moi. À la garde de Dieu ! Au reste, Ternaux est toujours le même, plein de cordialité, et d’une bonne volonté en ma faveur qui m'aurait tiré sans contredit du bourbier où je

« patauge, sans tous les si qui la paralysent ou peu s’en « faut, et surtout s’il n’était pas dans mon sort de mou« rir embourbé. »