Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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mence par un témoignage de reconnaissance pour Weiss : € Ainsi, mon ami, de quelque manière que je m'y € prenne, je ne pourrai échapper à votre infatigable et € inépuisable amitié. » Weiss ne faisait pas seulement du bien à Rouget, son ami, mais il secourait les malheureux partout où il le pouvait. Rouget s’occupait alors de recueillir les éléments de son volume des Chants français et Weiss le secondait pour lui trouver des adhérents à la souscription de ce volume. Une lueur d’espoir, la vente de ce volume, sourit alors à la sombre misère de Rouget, et Béranger apparaît aussi comme le fauteur de cette perspective heureuse. Un personnage vint trouver Rouget lui offrant 200 francs par mois, pendant six mois, pour attendre une situalion qui annuellement lui vaudrait un traitement de 2 à 3,000 francs. Cette perspective n’aboutit pas et pourtant Rouget était dans une situation telle qu'il écrivait : « Avez-vous eu froid ? me « disiez-vous (Weiss) à la fin de l'hiver. — Cette « fois-ei, Charles, ç’a été bien pire : j'ai eu... faim... « froid pendant l'hiver, faim pendant l'été. c’est moi€ tié plus que la cigale de la fable ; au reste, ce rapport « n’est pas le seul que j'aie avec elle. »

Là aussi iuterviennent deux personnes qui ont coneuru à améliorer un peu le sort de Rouget, M. et M" Marquiset. Rouget en était alors à presser la gravure des planches de son volume des Chants français. Ternaux aussi lui prête son concours pour lui procurer des souscripteurs. Rouget et ses rares amis comptaient sur un bon résultat par la publication de ce volume ; nous verrons combien ils ont tous été déçus ! |

Les faveurs n'étaient pas alors pour les hommes de talent qui se sont immortalisés, mais pour les misérables juges qui guettaient les esprits indépendants. On poursuivait alors une troisième fois Béranger parce qu'on