Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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mourir de misère et de faim dans une prison, en plein Paris, en 1826 ! Quelle honte, bon Dieu ! pour les hommes et les gouvernements qui l'ont réduit à cet incroyable désespoir ! On pourrait dire pour tous les Français !

Weiss s’occupait de son ami, écrivait à Casimir Perier; à Michaud cadet, autre honorable, à Lafitte, pour qu'ils délivrassent l’auteur de la Marseillaise.

En réalité, c'était « aux dépens du pauvre Béranger » que s’opérait la délivrance de Rouget.

Autre incident malheureux : Macbeth devait être représenté en octobre; mais voilà que « M. Rossini a réflé« chi que, pour ses intérêts de gloire et d'argent, il « valait mieux que son Mahomet fût joué cet automne « qu'à présent. Il a demandé que cela füt ainsi; comme « de raison, tous les autres intérêts, toutes les autres « convenances ont disparu et Mahomet prend la place « de Macbeth, que voilà renvoyé où ?.… Il n’est plus « possible de le prévoir. »

À la date du 29 août, Rouget écrit à Weiss: « Lorsque « je vous écrivis en sortant de Sainte-Pélagie, mon « cher ami, j'ignorais encore que ce fût aux dépens de ce pauvre Béranger. Vous parlez de sa fortune ! Elle « se réduit, pour le revenu, au chétif équivalent de la « place qu'il a perdue (1,200 francs par an), etce revenu « ne lui suffit qu’en vertu de son extrême économie, « favorisée, il est vrai, par sa position dans le monde. »

Au commencement de 1827, Rouget de Lisle, bercé de l’espoir de voir enfin jouer son opéra Macbeth, peut, grâce au concours pécuniaire de son ami Weiss, changer de logement. À celui qu’il occupait, 21, passage Saulnier, il était scandaleusement rançonné; et il vint habiter 19, rue des Grands-Augustins. Là il semble devoir inaugurer un avenir moins sombre. On a entendu la musique de son opéra Macbeth. Maïs, nouveaux empé-

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