Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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ne füt pas un pleutre, que Rossini et les Rossinistes ne fussent pas de vils intrigants, et que moi je ne fusse pas l’auteur de cette Infime Marseillaise : toutes choses irrémédiables, comme vous voyez ; et, € pour ce qui m'est personnel, je n’y changerais pas un Ç iota, s'agit-il de cent existences, aussi heureuses, « aussi brillantes que la mienne est abjecte et déplo« rable. »

Là finit dans la collection des lettres de Rouget à Weiss ce que nous avons dû faire connaître ici par ces extraits.

L'année 1828 fut aussi malheureuse que les précédentes pour le pauvre Rouget : nous avons vu au commencement de ce volume sa lettre à Béranger et la tentative de Rouget de mettre à exécution son projet longtemps prémédité d’en finir avec la vie en s’en allant à travers champs jusqu’à ce que mort s’ensuive.

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Pour terminer notre étude, nous allons passer à la critique des œuvres de Rouget et nous finirons cette seconde partie en rendant d’abord un témoignage de haute estime à feu M. Amédée Rouget de Lisle, qui fut maire de Saint-Mandé, et qui a consacré sa vie à recueillir tout ce qui pouvait intéresser à l’histoire de son illustre parent. C'est grâce à lui que nous avons pu trouver tous les documents pour servir à l’histoire de l’auteur de a Marseillaise. Depuis quelques années M. Amédée Rouget de Lisle est mort ; nous devons donc à sa mémoire un témoignage de haute estime pour le zèle et le soin qu'il a mis à collectionner tous ces documents.

Haut de stature, M. Amédée Rouget ressemblait beaucoup au médaillon fait par David d'Angers de son malheureux et illustre parent. Nous avons souvent eu occasion de le voir, de causer avec lui, soit dans des réu-