Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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comme il le désirait. Il aurait fallu qu'uze main amie la lui préparàt en faisant d’abord toutes les démarches préliminaires pour la lui présenter ensuite. La nature bonne et bienveillante de Rouget en eùt fait le mari agréable et dévoué d’une femme intelligente. On retrouve dans ses œuvres loutes les qualités que nous nous plaisons à reconnaitre à sa personne et que nous signalons.

Nous qui sommes grand-père et qui, par conséquent, avons traversé la plus longue étape de la vie, nous nous plaisons ici à rendre un sincère hommage aux qualités si délicates de la femme et à l'influence si précieuse de la mère de famille en général, surtout quand elle sait échapper aux pernicieuses influences de la superstition si bien exploitée de nos jours. Puisse cette réflexion rendre à la compagne de notre existence le témoignage d'estime dont elle est si digne!

Rouget de Lisle, dans les premières années de sa vie, avait eu de fort belles relations. Au sortir de l’école royale militaire, où il avait été répétiteur de littérature ou d'histoire, il avait passé à Paris quelques mois, pendant lesquels il s'était lié avec les fils Trudaine et la famille Beaumarchais, dont la maison était ouverte aux officiers de l’armée. C’est là qu’il a pris le sujet de Tony et Lucy, anecdote historique que nous allons retrouver dans le premier volume : Essais en vers et en prose, publié en 1796. Il dédia même une romance à Me Beaumarchais. Plus tard, il fut lié avec M. et M®° Tallien; il prit même, de M"° Tallien, insultée, la défense, dans le journal /a Quotidienne. :

Mais Rouget n’était pas de nalure à se pousser luimême dans le monde, il aurait fallu qu’on le lançàt. Ses œuvres, qui ne sont pas sans mérite, annoncent une grande sensibilité, un esprit délicat et rêveur susceptible d’une mâle énergie parfois, comme le prouvent cer-