Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

À

de

jaines compositions, la Marseillaise entre autres, et le Chant de Roland à Roncevaux. Mais la note qui lui est la plus familière est toute sentimentale. Il a laissé plusieurs volumes, l’un de compositions littéraires, l’autre de compositions musicales, l’autre d'histoire, que nous allons successivement examiner. Le premier, publié en 4796, a pour titre : Essais en vers et en prose. Il est dédié à Méhul. Il contient 151 morceaux divers; ouvrage assez rare : il serait bon qu’on en fit une nouvelle édition. On prétend, mais rien ne justifie cette assertion, que la rareté de cette publication aurait pour cause la destruction des volumes ordonnée par Lazare Carnot. C’est un bruit sans fondement, et Carnot était un esprit trop supérieur pour prendre de pareilles mesures. Deux exemplaires que nous avons pu consulter, l’un chez M. Amédée Rouget de Lisle, l’autre à la Bibliothèque nationale, portent des autographes de Rouget. Un troisième exemplaire, que nous avons pu nous procurer en faisant nos recherches, a été destiné à Charles Prugens. Ge recueil contient un spécimen de différents genres de poésies. À côté d’un conte badin, l'Argument rétorqué, qui offre, dans le fond et dans la forme, le genre des contes de La Fontaine, on trouve des pièces de vers écrites dans le goût mièvre du jour, des épitres à Chloris, une épitaphe sur le tombeau d’un serin, des vers à Nice dans le genre Catulle, des élégies, des idylles, des odes, tous les genres en un mot qui caractérisent la fin du xvr siècle.

Dans l'Almanach des Muses de 1798, où l’on rendait compte des publications littéraires de chaque année et des pièces de théâtre représentées ou non, mais livrées à la publicité, on trouve la note suivante : € Poésies diverses : Essais envers et en prose, par Joseph Rouget de Lisle; Desenne, Durand, etc., in-8° de 157 pages avec une gravure ;— L’Hymne des Marseillais, le plus célèbre