Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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des hymnes patriotiques; d’autres chants de guerre, où l’on reconnaît le même auteur; en général d’assez faibles poésies fugilives. »

Les œuvres de Garal offrent des spécimens de tous ces genres.

Rouget de Lisle, qui était poète et musicien, a mis en musique plusieurs de ses compositions, que nous retrouverons en parlant du volume in-folio publié par lui en 1825, sous le titre des Cinquante Chants français.

Ce n’est pas par ces œuvres diverses, médiocres en général, que Rouget de Lisle se serait immortalisé. Aurait-il obtenu, sans [a Marseillaise, un titre au souvenir des hommes par son théâtre? Nous en avons donné la nomenclature. Nous ne le pensons pas encore et nous examinerons bientôt la valeur de ces œuvres diverses. Rouget de Lisle se recommande à l'attention des hommes, parmi tous ceux dont le nom est resté vivant dans les souvenirs de la Révolution, par la grande droiture de son esprit et son honnêteté indiscutable. Ses lettres en font foi, comme on a pu le voir. S’ila eu des expressions assurément exagérées contre Lazare Carnot, de son côté, Lazare Carnot ne l’a point ménagé.

Pour ces inimitiés mesquines au fond, il serait bon de les laisser dans l’oubli si, en les rappelant, l'historien n'avait pour but d'engager les hommes publics à s’élever au-dessus de ces rancunes personnelles, toujours pénibles et misérables.

Et pour compléter l’histoire des rapports qui ont existé entre ces deux condisciples, Rouget et Carnot, nous devons citer un fait mémorable : nous avons vu que Rouget avait traité la prise des Tuileries, au 10 août, de catastrophe. Il n’était pas le: seul des officiers qui avaient vu d'un mauvais œil cette journée du 10 août. Elle était en réa-