Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

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« comme hors de lui; il se prenait les cheveux, il se « graltait la tête avec ses deux mains, et prolongeait ses « clameurs à diverses reprises. »

Cette action de la Marseillaise est si puissante que les monarques en ont toujours eu peur! « Ah !si nous avions eu la Marseillaise à Waterloo », disait Félix Pyat!

Napoléon lui-même, nous avons vu comment il en a tiré parti au passage de la Bérésina. Il n’avait fait que rappeler le premier couplet: Allons, enfants de la patrie! L'air, réprouvé sous son règne, n’était pas oublié. Ne l’oublions jamais, mais respectons-le et ne le prodiguons pas! Et pourtant, nous avons eu des exemples donnés par des officiers même qui voudraient qu’on l’oubliat, ou qui oublient les services rendus. Dans le Petit Moniteur universel, à la date du 8 août 1877, nous lisons l’entrefilet suivant :

« Le correspondant du Temps surle théâtre de la guerre, en Bulgarie, a raconté un incident qui s’est produit à un banquet donné au quartier russe et auquel assistait le chef de la mission militaire française, le général de Courey.

«La musique du régiment d’Erivay ayant fait entendre la Marseillaise, dans le but sans doute d’honorer le représentant de la France, celui-ci n’a pu se défendre, parait-il, d’un mouvement de surprise.

_ «L’Avenir militaire fait, à ce sujet, une réflexion fort juste : c’est que ce simple petit fait, qui, malheureusement, se reproduit à chaque instant, démontre une fois de plus la nécessité de doter la France et son armée d’un hymne national absolument étranger à la politique et qu’un Français, quelle que soit son opinion, ne puisse entendre à l'étranger qu'avec une émotion patriotique. »

Nous l’avions, cet air, et nous l’avons repris, et ce sont 2 ?} 2