Rouget de Lisle : sa vie, ses œuvres, la Marseillaise

mue

Ce volume de chansons est le dernier que publia Béranger, quoiqu'il mourut beaucoup plus tard. Rouget publia également dans les Mémoires de tous une jolie nouvelle en prose, Rosa mourante. Nous la reproduisons ci-après, p. 289.

Béranger ne recommandail pas Sans raison à son ami de soigner sa santé. Elle était chancelante. Son incarcération en 1826, l'attaque d’apoplexie qui l’avait frappé à sa sortie, lui rendaient le froid très sensible. L'hiver de l’année 4835 lui fut fatal. Nous empruntons à M. Gindre de Maney une lettre qui nous initie à la fin de Rouget de

Lisle :

« L'hiver de 1835, si rude, si humide, si long, porta un coup fatal à la santé de Rouget de Lisle. Un catarrhe pulmonaire, dont les approches se manifestaient depuis quelque temps, prit tout d’un coup un tel caractère de gravité que, sans les soins bien entendus qui lui furent aussitôt administrés, il en eût été infailliblement étouffé. Peu à peu, les symptômes les plus alarmants disparurent, le malade reprit quelques forces et, au mois d'avril, il put se lever, manger à table, se promener dans le jardin et respirer avec délices l’air tiède et embaumé du printemps. « Je le vis dans cet heureux acheminement à lasanté, et sa guérison alors paraissait assurée; mais le mois suivant, ordinairement doux, ramena, en l’année 1836, les frimas et, avec eux, pour le pauvre convalescent, une rechute qui fut, hélas! la dernière. Averti de cet accident, je courus aussitôt à Choisy-le-Roi.

« Il était levé et son état donnait encore quelques espérances. Le mal ne fit ensuite qu'empirer de jour en jour. Lui, d’ailleurs, parfaitement calme, suivait avec une docilité, peu conforme à l’impatience de son carac-