Souvenirs des campagnes du lieutenent-colonel Louis Bégos, ancien capitaine-adjudant-major au deuzième régiment suisse au service de France

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contre. Je ne comprenais pas comment cet enfant de 17 ans avait fait ce long voyage. Grand fut le

bonheur de nous revoir ; — nous conversimes longtemps sur le canton de Vaud qu’il venait de quitter. — Charles entra dans ma compagnie, de manière que nous nous trouvions trois frères dans la même compagnie, savoir : un capitaine, un sous-lieutenant et un soldat. Nous séjournâmes encore quelque temps dans ce dernier port, puis notre régiment se dirigea, par terre, sur Tarente. Nous traversämes un grand nombre de localités de peu d'importance, pour nous arrêter à Massafra, qui n’est qu’à cinq lieues de Tarente.

Massafra est un assez grand village, possédant un couvent de religieuses. Entre soldats et jeunes nonnes, il y eut toujours une sympathie à laquelle nous ne pûmes pas échapper. Mon frère, ainsi que le capitaine W..., notre compatriote, échangèrent, à ce qu'il paraît, quelques œillades avec les nonnettes qui habitaient l'étage supérieur. L'affaire marcha vite, et un rendez-vous fut accordé. Par une belle nuit, une de ces belles nuit d'Italie qui invitent à l'amour, une corde fut jetée d’une mansarde au bas du mur du couvent. Mon frère, il