Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

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L'Empereur donna pour garde au roi les ducs de Bellune, de Dantzig, et la cavalerie de Lasalle, Milhaud et Latour-Maubourg. Jourdan fut nommé major-général et le général Dessolle commandait l'infanterie de la Garde. À Madrid, nous apprîmes toutes les victoires remportées par l’armée impériale. Bessières, Soult, Victor, Lefebvre et Lannes avaient, ainsi que Ney, culbuté les armées espagnoles maintenant dispersées dans les montagnes; les Anglais opéraient leur retraite.

Nous étions vus d’un fort mauvais œil par la population; chaque Espagnol ruminait des projets de vengeance. Ils ne doutaient pas de nos revers à venir : « Les Arabes, disaient-ils, sont restés chez nous six cents ans : ils ont été chassés. Vous serez chassés comme eux, et comme eux vous périrez tous. » Puis, s'adressant à moi : « Quant à vous, monsieur, ajoutaient-ils, vous éprouverez le

Le maréchal fut alors rappelé par l’Empereur en hâte sur Madrid; Victor, la Garde, avec la cavalerie de Lasalle, les dragons de Lahoussaye et de Letour-Maubourg, arrivaient devant la capitale, après le brillant combat de Somo-Sierra (30 novembre).

On voit par cet exposé que Ney, quittant seulement le 2 décembre les environs de Saragosse, poussant devant lui les débris de Castaños et passant par Calatayud et Guadalaxara, ne put être à Madrid avant le 1% et n’y entra pas avec l'armée de l'Empereur, le 4, conme le dit O. Levavasseur.

Est-ce oubli ou erreur de l'auteur? Ou plutôt n’a-t-il pas voulu passer sous silence la faute de son chef vénéré, s’attardant à Soria pour marcher à tort sur Saragosse? Faute que Napoléon lui-même ne reprocha que doucement à Ney, en lui faisant écrire qu’il le mettrait bientôt « à méme de réparer tout cela ». (Nofr lettre du major-général à Ney à Guadalaxara, 8 décembre.) (Note de l'éditeur.)