Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

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paraissait à nos soldats hérissé de difficultés; ils avaient mille peines à se persuader que ce qui était encore permis la veille ne l'était plus le lendemain. Ney, voulant occuper toute la Galice, divisa son corps d'armée entre les villes de Mondoñedo (Maurice Mathieu), Lugo (F ournier-Sarlovèze), Santiago (Maucune). Bientôt toutes les communications entre ces différents points et notre quartier général de la Corogne furent interceptées, tant par la population insurgée que par La RoMana. La correspondance avec Madrid fut même interrompue. Plusieurs officiers étaient envoyés au roi Joseph : ils ne revenaient pas. Nous restâmes six mois dans cette fâcheuse situation d'isolement, sans aucune nouvelle de la France, ni de Madrid.

À la Corogne, du moins, la population n'avait pas abandonné ses foyers; mais elle n’était pas, Pour cela, plus favorable aux Français. Le maréchal Ney, installé dans l'hôtel du Gouvernement, bâtiment magnifique faisant face à la mer, s’efforçait de réunir aux soirées du palais les principaux habitants, employant tous les moyens pour attirer et compromettre dans notre cause des personnes marquantes. [l leur disait qu'il fallait se montrer à lui comme ami ou comme ennemi. Il obtint ainsi l’adhésion du duc de *#*, grand d'Espagne, et de plusieurs notabilités de la ville.

J'étais logé chez la marquise de Belesta, dont le