Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

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sentai vainement au gros major que j'avais trente jours dont je pouvais disposer; il m'en accorda quatre, au bout desquels je devais être rentré. Je retournai à Paris où je crus être en droit de rester et d'épuiser scrupuleusement mes trente jours. Là, j’appris qu’un bal devait être donné par la ville de Beauvais au Premier Consul. Toute ma famille était invitée, et c'était une trop belle occasion de la revoir pour que je la laissasse échapper (1).

Le Premier Consul avait annoncé qu'il séjournerait à Beauvais en revenant de Rouen. Aussi les plus grands préparatifs avaient-ils été faits pour

‘sa réception. Une garde d'honneur, composée des

jeunes gens de la ville, s'était portée à sa rencontre; un arc de triomphe s'élevait à la porte Saint-Jean, par laquelle passait alors la route de Rouen. Le maire de la ville, le conseil municipal et une députation de demoiselles attendaient là le Premier Consul, mais il ne s’arrêta qu'un instant et poursuivit son entrée. La plupart des maisons étaient pavoisées de drapeaux tricolores; toutes les autorités formaient la haie depuis le parvis de l'église Saint-Pierre jusque dans l’intérieur de

(1) L'auteur fait ici une légère confusion par suite d’une erreur de dates : le voyage du Premier Consul en Normandie est d’octobre-novembre 1802: sa réception à Beauvais eut lieu es 22 et 23 brumaire an XI (samedi 13 et dimanche 14 novembre). Il faut donc reporter à Pautomne 1802, et non 1803, la visite d'Octave Levavasseur à sa famille, après sa sortie de. l'École polytechnique, et sa présence aux fêtes de Beauvais quelques jours avant son départ pour l'École de Metz (Voir les États des services). (Note de l'éditeur.)