Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

ÉCOLE DE METZ. — CAMP DE BOULOGNE 7

l'hôtel de la préfecture (l’ancien évéché), et la population, avide de contempler les traits du vainqueur de Lodi, d’Arcole, de Marengo, encombrait les abords de la place.

Indépendamment de la garde d'honneur, la garde consulaire formait l’escorte de la voiture. Bonaparte et Joséphine mirent pied à terre au perron. Là, une harangue fut prononcée par le préfet de l'Oise, M. de Belderbusch; puis le Premier Consul monta dans ses appartements. On lui avait donné pour chambre à coucher un grande pièce au premier étage, ayant vue sur le rempart par deux croisées à balcon; les murs de cet appartement étaient tendus en vieilles tapisseries de la manufacture de Beauvais. Au grand mécontentement des jeunes gens qui avaient brigué l'honneur de veiller à la garde du Premier Consul, aucun d'eux ne fut chargé du service des appartements intérieurs. Ce service fut réservé à la garde consulaire.

La suite du Premier Consul se composait d'Eugène de Beauharnaïs, du ministre de l’intérieur, Chaptal, de Bessières, de Soult, de Savary, et de quelques autres chefs de l’armée, au nombre de dix à douze.

Avant le dîner, toutes les autorités furent présentées. Bonaparte était en grand uniforme et en bas de soie; le Régent brillait à la garde de son épée. Adossé à la cheminée, il adressait quelques mots à chacune des personnes dont on prononçait le nom, puis il saluait et, faisant un mouvement à