Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

152 SOUVENIRS D'OCTAVE LEVAVASSEUR

s'écoule, le maréchal mande le second officier : il a une mission semblable. Je voyais arriver avec inquiétude mon tour de marche: Je n'étais plus que le second. Le maréchal appelle l'officier à marcher : d’Albignac se présente et a aussi une mission au dehors. Le maréchal se couche, et, vers minuit, il demande encore son officier à marcher : « C’est moi, monsieur le maréchal. » « Levavasseur, me dit Ney, je suis informé par un prêtre espagnol, entretenu à ma solde, que La Romana et tout son corps d'armée sont en marche sur Mondoñedo; que déjà il approche de cette ville. Maurice Mathieu y commande, mais il a toute sa division répartie par bataillons dans les villes environnantes; les bataillons seront infailliblement pris si le général Mathieu n’est pas averti assez à temps pour pouvoir les.réunir et faire face à l'ennemi. Déjà, j'ai envoyé trois officiers mais je ne puis dormir en repos. Partez vous-méme et tâchez de vous rendre à Mondoñedo: prenez avec vous les troupes dont vous croyez avoir besoin. »

Je sortis, et, ne voulant pas embarrasser ma course par une suite trop nombreuse, je me bornai à prendre avec moi un vieux hussard de l’escorte bien monté; puis, afin de n’avoir point à me garer sur mes deux flancs, je me décidai à longer la mer par le chemin du Ferrol. J'avais ainsi à parcourir plus de quinze lieues.

Monté sur ma mule, je chemine; mais à trois lieues de distance, mon hussard me fait observer