Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

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lit, traverse la cour, le jardin, arrête les soldats qui fuient, en forme un peloton, se met à sa tête, s’avance précipitamment vers le pont et engage à l'entrée une fusillade nourrie. Chacun de nous, réveillé en sursaut, court à ses armes, à ses chevaux, marche au feu : le pont est repris, et ceux des attaquants, qui ont causé cette alerte et sont restés dans le village, périssent ou se rendent prisonniers. -

Tel était le maréchal dont les inspirations en pareille circonstance dénotaient une présence d’esprit étonnante : la réflexion la plus approfondie, après l’événement, n’aurait pu trouver mieux. que ce qu'il avait conçu spontanément et exécuté de même. On demandera pourquoi le maréchal, qui fit couper le pont le lendemain, n’avait pas ordonné cette opération la veille. Tel n’était pas son caractère : il ne voulait jamais faire voir à l'ennemi, ni à ses propres troupes, qu’il y avait du danger.

Nous entrâmes à Troyes, le 3 février, et y trouvâmes un esprit public peu disposé en notre faveur; l'attitude des habitants de Troyes était une triste confirmation des paroles que j'avais dites à l'Empereur.

Cependant, le prince de Schwarzenberg marchait vers nous, tandis que Blücher prenait le chemin de Paris. L'Empereur conçut l’idée de retenir le plus