Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

212 SOUVENIRS D’OCTAVE LEVAVASSEUR

se disposa à marcher sur Reims, qui avait été pris et qu'il ne pouvait laisser dans la possession de l'ennemi (1).

Je crus pouvoir profiter de cet instant pour demander au maréchal la permission d’aller passer vingt-quatre heures à Paris. Ney me permit d’exécuter ce projet, mais je pus à peine mettre le pied dans la capitale, car j'y sus qu’un nouvel engagement se préparait. Je rejoignis le prince de la Moskowa, le 18, au commencement de l'attaque de Montereau : l'affaire était engagée depuis le matin. Il était 2 heures de l'après-midi et nos troupes n'avaient pas encore obtenu de succès remar-: quable. L'Empereur arriva à la tête du principal corps d'armée et il ordonna aussitôt l'attaque de vive force du plateau de Surville sur lequel ennemi était en position.

Tout se porta en avant; une vigoureuse fusillade s’engagea; l'artillerie, commandée par le général Digeon, appuyait l'infanterie, qui continuait à se porter en avant. Les batteries s'étaient élancées vers la droite et faisaient un feu qui prenait l’ennemi en flanc.

Je fus envoyé plusieurs fois par le maréchal

(1) Napolèon, ayant alors rejeté Blücher sur la Marne, allait se relourner contre Schwarzenberg qui avançait par la vallée de la Seine, en refoulant Victor et Oudinot. (Note de l'éditeur.)