Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

76 SOUVENIRS D’'OCTAVE LEVAVASSEUR

chiens, à leur tour, se réjouissaient de la défaite des Prussiens.

Le lendemain de la bataille d’'Iéna, nous nous dirigeâmes sur Erfurth et parvinmes peu de jours après, le 25, devant Magdebourg.

L'Empereur ordonna à Ney de s’en emparer et se porta sur Berlin (1). Les portes de Magdebourg étaient fermées : il fallait l’assiéger. Mais comment attaquer l’une des plus fortes places de l’Allemagne, sans artillerie de siège? Cependant, dès le 28 octobre, nous fîmes les préparatifs nécessaires. On somma la place, on somma les habitants ; le maréchal menaça du pillage si on ne se rendait pas : à la suite de quelques démonstrations d’artillerie, le 8 novembre, Magdebourg effrayée capitula, mais nous n’y entrâmes que le 11. Le général Seroux en fut nommé gouverneur. Je me rendis chez les principaux magistrats et convins avec eux qu'ils donneraient au général, pour ses frais de table, une forte indemnité.

Le général avait obtenu du maréchal Ney l’autorisation de remonter son artillerie dans le duché de Brunswick, en levant une contribution de che-

(1) Napoléon, précédé de la cavalerie de Murat, marcha sur Berlin avec la Garde, Augereau (VII corps) et Davout (Ile corps), qui entra triomphalement le 25 dans la capitale de la Prusse. (Note de l'éditeur.)