Trois amies de Chateaubriand

478 TROIS AMIES DE CHATEAUBBIAND

Or, ce même jour, 11 décembre 1823, le ministre des Affaires étrangères adressait à M. de Talaru, notre ambassadeur à Madrid, une très importante dépêche. la situation, là-bas, n’était pas facile : Chateaubriand donnait à l'ambassadeur des instructions précises et parfaites. La dépêche est tout entière dans Le Congrès de Vienne :.« Vous êtes un vrai roi, car vous disposez de quarante-cinq mille hommes et, en mêlant l'adresse à la force, vous vous ferez obéir... » Une correspondance de Chateaubriand qui, à la même date, contiendrait cette dépêche à M, de Talaru et cette lettre à Mme de C... serait un recueil agréable et beau; on y verrait comme sait vivre abondamment une tête bien faite.

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. Le roi disait de Chateaubriand qu’il était « léger »; certes, il l'était, Et Mme de Duras, déjà, lui avait écrit : « Il est done dit que vous ne pourrez vivre sins-chaînes? Combien pourrais-je en compter?.. » Chateaubriand, lui, ne comptait pas. Il répondait : « Voulez-vous que je repousse tout ce qui a de la bienveillance pour moi? Je ne le puis. Il y a dans mon caractère, avec quelque chose de fort, quelque chose de faible. » Il ajoutait : «Prenez-moi tel que je suis. » Et elle le prenait ainsi, en effet.

Quand Mme de Duras et Chateaubriand échangeaient de telles lettres, c'était à propos de Mme Récamier, Mais, en 1823, Mme Récamier fut horriblement triste et déçue.