Trois amies de Chateaubriand

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que possible, cela produit un effet singulier et ôte à

l'ensemble tout air de vérité. Vous avez voulu que je vous dise mon avis. Le voilà sur l’ouvrage. Quant à l’auteur, je crois qu’elle est du petit nombre privilégié. C’est une personne supérieure pour l’esprit et pour le caractère; et la fierté qui me semble dominer en elle répare et ennoblit sa position. » Cest bien joliment dit. Mme Ancelot était une excellente personne. Stendhal, qui adorait de donner des surnoms, l’appelait volontiers Ancilla.

Il avait beaucoup de confiance dans le jugement de Mme Ancelot… Mais lui, aimait-il Gertrude? Aïmait-il Jérôme? Ou bien aimait-il Hortense?.… Ou bien était-il, tout simplement, obligeant et gentil? C'est l'hypothèse la plus amusante.

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Je me figure qu’à Paris, quand Hortense y fut arrivée, Chateaubriand tâcha de ne pas trop se compromettre. Îl s’était compromis bien des fois, et avec désinvolture. Mais, Hortense, — cette aventure-ci demandait un peu de secret. Cette aventure-ci, comme les autres, fut connue et colportée.

Le 25 octobre 1829, Barante écrivait à Rémusat :

. & Chateaubriand est, généralement, fort découragé...»

Découragé, oui, à cause de la politique, qui n'allait pas à son gré. Barante ajoutait : « Il s’est avisé d’être l'amant de Mile Allart… vous savez qui c’est?.. qui cherche à se faire ici une certaine existence et un sa-