Trois amies de Chateaubriand

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fervente et son’esprit tout plein de pensée chaude; son prodigue génie le tourmentait,"

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Après le départ de Chateaubriand pour l'exil volontaire, la jeune et belle Hortense revint à Bulwer Lytton, que d’ailleurs elle n'avait pas abandonné tout à fait. Et elle travailla; elle écrivit des livres encore, des livres inutiles, mais où elle mettait son ardeur. Cependant, elle n’oubliait pas Chateaubriand; et même, elle veillait à la gloire de ce grand homme. =

Il eut toute sa vie cette chance, et dont il abusa peut-être, que de gentilles femmes se soient occupées avec soin de sa renommée. Lorsque, jeune attaché d’ambassade à Rome, auprès du cardinal Fesch, il commettait de périlleuses maladresses, Pauline de Beaumont retardait son départ pour le Mont-Dore, afin d’arranger à Paris tout cela. Plus tard, quand il était ambassadeur auprès du Saint-Siège, Mme Récamier travaillait à faire agréer le Moïse par un directeur de théâtre. Cette fois, quand il se fut exilé devant la monarchie de Juillet, la judicieuse Hortense comprit que cet éclat certes avait été brillant et magnifique, mais que le bruit n’en durerait pas et qu’on oublierait l’exilé. Elle eut donc soin d’organiser la popularité de l’absent. Elle y dépensa un art généreux.

La popularité, seul pouvait la donner l’homme le