Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

102 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE

les chemins, étaient des postes d'hommes armés : toutes les entrées du château enfin, toutes les barrières du parc avaient été obstruées à l’aide de fagots entassés !,

Les arrivants étaient accueillis par les aides de camp du chef : on avait vidé de bétail les étables afin d'y loger quatre-vingt chevaux ?; d'autres restèrent toute la nuit sellés et bridés dans la cour”. Les chambres du premier étage étaient transformées en dortoirs; dans les salles du bas, des tables servies attendaient les convives; depuis plusieurs jours les domestiques avaient fait de grands achats « en viandes et provisions de toute sorte ». En attendant l'heure de la réunion, on dressa des tables de jeu (.

Enfin le marquis parut: aux acclamations des assistants, il traversa la salle, distribuant des accolades et des poignées de main: peu à peu le silence s'établit, et la Rouërie donna la parole à

1. Enquête de Brisbarre, juge de paix et officier de police du canton de Trans. — Archives nationales, W, 275.

2. Archives nationales, Dxr!2?.

3. Déposition de Louis Lorin fils. — Archives nationales, W, 275.

4. « David Moussu déclare avoir aidé aux domestiques de M. de la Rouërie de desservir la table du salon, où trente personnes environ avaient soupé. » — Archives nationales, W, 275.

5. Archives nationales, Dxrl?.

6. Déposition de Pierre Guinchard, menuisier au Tremblai : «Il vit dix-sept à dix-huit personnes sans armes qui jouaient aux cartes. Jacques André, greffier du juge d’Antrain, allait, venait et s'amusait. » — Archives nationales, W, 275.