Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

PRÉFACE XIII

gands est vite dit : toute l’éloquence de Michelet est impuissante à nous persuader que le prix de brigandage revient à ces villageois mal éclairés et non aux Carrier, aux Lebon, aux Chabot, aux Javogue, ou, pour ne point sortir de notre sujet, à d’autres personnages tels que Lalligand et Chévetel, qu’on verra jouer un rôle dans notre récit.

En suivant la Rouërie dans ses infortunes, nous avons fait rencontre de ces deux comparses, et nous les avons étudiés de près, car les personnages de ce genre tiennent, dans le drame de la Terreur, une place plus importante qu'on ne pense.

On pourrait comparer l’histoire de la Révolution à un tableau qui a besoin d'être rentoilé : il a été si souvent peint et repeint ; chacun s’est si bien appliqué à le charger de couleurs ; on l'a renforcé de tant de glacis dans le louable but d’en atténuer les ombres, que, finalement, l'esquisse primitive à perdu toute sincérité. Pour en retrouver les dessous, c’est par l'envers qu'ilfaut prendre le tableau, détacher la trame