Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits
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maria au nom de Louis-Philippe, comme il avait marié au nom de Charles X, de Louis XVIII et de Napoléon. Mais, depuis la mort de sa femme, son existence s'était modifiée. On faisait bombance dans sa petite maison de la place de la Mairie, “ la broche, nous dit-on, y tournait nuit et Jour ». On y voyait se glisser, à la brume, des amis venus de Paris par le coche de Choisy-leRoi, car il existe encore à Orly des gens qui ont connu Chévetel : ils se rappellent un homme gros et fort, de taille assez petite, marchant avec une peine extrême, car il souffrait de la goutte!, et appuyé sur un bâton : chaque jour, il faisait, ainsi, son tour dans les rues du village, et les gamins, — vieillards aujourd'hui, — couraient à lui en criant :
« — Bonjour, monsieur Chévetel ! »
Il riait, car il était «bon vivant », tutoyait tout le monde, ne se déshabituant pas de jouer au seigneur. Tout le monde avait recours à lui pour les soins aux malades, pour les remplacements militaires, pour les recommandations et les démarches de toute sorte. On n’ignorait pas qu'il «aimait à intriguer », et on en abusait.
Cependant il était plus craint qu'aimé : son inconduite même causa du scandale : on lui con-
1. Dans les dernières années de sa gestion, sa signature sur les registres de la mairie devient presque illisible.