Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

46 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE

seraient en rien modifiées: il fallait un chef jeune, entreprenant, actif, populaire, et ce rôle revenait de droit au marquis de la Rouërie, qui réunissait en lui toutes ces qualités. Le souvenir de ses désordres, sa réputation de tête folle, ses manières même parfois excentriques et toujours insouciantes des préjugés, pouvaient, il est vrai, nuire quelque peu à son autorité. Il importait aussi, afin de parer à out prétexte d’insubordination, qu'il fût agréé el reconnu en sa nouvelle qualité, sinon par le roi, alors prisonnier du parti constitutionnel, du moins par lecomte d'Artois qui, émigré depuis 1789, représentait aux yeux des purs monarchistes le droit royal dans toute son intégrité. [1 fut donc convenu que la Rouërie gagnerait au plus tôt Coblentz pour soumettre au frère de Louis XVI le plan d'organisation et obtenir son assentiment.

Transporté de joie à l'idée du rôle qui lui est réservé, le marquis fait aussitôt ses préparatifs, emprunte quelque argent! pour subvenir aux frais de son voyage et se met en route.

1. 5 février 1191, emprunt à Francois Collin, 1.150 livres. Idem, emprunt sur billet fait par Deshayes pour le compte d'Armand Tuffin à Marie Gontier, V° Guillon, et approuvé par Armand Tuffin le 28 mars, 300 livres; —10 mars 1791, semblable emprunt que dessus, 120 livres ; — 2 mai 1791, reconnaissance souscrite par Tuffin à Lemarié, huissier à Antrain, 300 livres ; Créanciers d'Armand Tuffin. — Archives du Greffe du Tribunal de Fouyères.

La date du voyage à Coblentz nous est donc fournie par ce