Un agent secret sous la révolution et l'empire : le Comte d'Antraigues

PUISAYE. — LES BOURBONS (1807-1811). 329

qu'il en dit, royaliste et Français, il censurait tout bas, selon une vicille habitude, les maîtres qu'il avait osé se donner, et il appelait la politique anglaise « un tissu d’insolences et de violences pires que celles du Corse (1) ».

Il suffisait qu'il püt arriver au seuil des ministres pour devenir la providence de ceux qui ne parvenaient pas à dépasser l’antichambre. Il était le protecteur de ses compatriotes, les uns implorant sa recommandation pour leurs élucubrations politiques, les autres, plus nombreux, le priant de faire passer leurs demandes de secours. Disgracié même par les rois sans couronne, il gardait sa clientèle dans le menu peuple des émigrés irréconciliables.

IL

PCISAYE. — LES BOURBONS (1807-1811).

À peine arrivé en Angleterre, d’Antraigues se mit en rapport avec les princes français qu'il y trouvait établis. Sa situation vis-à-vis de Louis XVIIT ne lui était point un titre à leur défaveur, au contraire. Il n’était pas à Londres depuis une semaine, que son vieil ami Vaudreuil le conduisait chez le comte d'Artois. Le duc d'Orléans vint le voir et le pria de transmettre en Russie son désir ardent de servir n'importe où la coalition européenne. Il souhaitait rejoindre l’armée suédoise, ou préférablement celle de Bennigsen, ou mieux encore être envoyé en Dalmatie

(1) D'Antraigques à Marie-Caroline, 11 décembre 1810. (A. F., France, vol. 635, © 3%.) .