Un agent secret sous la révolution et l'empire : le Comte d'Antraigues

ARPENDICE 381

fendre à Fouché de s'adresser aux ministres et à ses agents à lui. La Bonaparte est venue à la traverse et a fait autoriser Fouché à s'adresser de la part de Bonaparte aux ministres et non aux agents secrets de Talleyrand, avec l'injonction, lorsqu'il s'adresserait aux ministres, d'envoyer le duplicata de ses lettres à Bonaparte dans les vingt-quatre heures, afin que Bonaparte les envoie à Talleyrand ou les garde pour lui. ..…. ignorait tout cela parce que Talleyrand, qui le sait, le cache soigneusement à Durant pour ne pas lui laisser entrevoir la diminution de son crédit; mais alors il à compris pourquoi les privatives de Taileyrand, dont Chevalier seul a les notes, se multiplient si fort depuis un mois.

C'est par là que j'ai su que, lors de l'arrestation de Rumbolt, Fouché avait proposé de voir s'il y avait moyen de vous arrêter ou d'enlever vos papiers. Talleyrand n’en a rien su. Bonaparte l'approuva, c’est-à-dire que Fouché expédiât à Dresde quelqu'un pour savoir si cela élait possible. Celui qui fut envoyé fut un officier de l'armée de Hanovre, appelé le lieutenant-colonel Sagot. Il arriva en effet à Dresde, et j'ai lu Le rapport de Sagot, que m'a procuré la Copons. Il y arriva avec un passeport sous son nom, passé en Bohème. Arrivé à Dresde, il alla loger à l'Hôtel de la Poste, et s'adressa à un officier suisse de la garde qui lui élait désigné, pour avoir la liste des Français résidant à Dresde. IL y voit le nom de deux personnes qu'il connaissait pour avoir servi avec eux en 1786, et en Amérique, l'un nommé Pélagru, l'autre nommé Bruges. Alors, craignant d'être reconnu d'eux, il quitta cette auberge et alla se loger Hôlel de Saxe; parce qu'il sul que là logeait un Polonais, nommé Zahiello, qu'il connaissait. Il y est resté trois jours, puis a continué sa route par Sedlitz, d'où à Carlsbad, et de là il est revenu à Hanovre. Il dit que l’enlèvement des papiers, tout renseignement pris, est chose impraticable sans violence, parce que, averti par tout ce qui s'est passé, vous avez des armes chez vous et logez dans une maison où trop de gens observent; que