Un agent secret sous la révolution et l'empire : le Comte d'Antraigues

APPENDICE. 417

ne rallie à elle l'Europe, au lieu que l'Angleterre, il la hait en furieux.

Son avis n’est rien en affaires depuis Bonaparte, non qu'il n’en ait un, mais la peur de Bonaparte est telle que toute son étude, toute sa sagacilé est de deviner ce que veut Bonaparte et d'y soumettre loules ses pensées. Par exemple, le mémoire n° 21 n'est pas son avis, et Durant et l'ami savent de lui-même que son avis eùt été de placer Lucien en Italie, de satisfaire l’empereur d'Allemagne, ce qu'il croit aisé, disant être sûr qu’en lui donnant Vérone, Legnano el Îa Polésine, il aurait été content; de presser la Prusse de prendre la Poméranie et le séquestre de l'Hanovre en lui promettant de ne rien négliger à la paix pour lui assurer ces Possession ; d'établir après cela en Allemagne une nouvelle lique germanique dont l’archichancelier serait l'âme; cela fait tourner tous ses moyens contre l'Angleterre et ne faire aueun cas de la Russie dès qu'on lui aurait enlevé ses alliances et fermé les passages, et alors de marcher au même but qui est dans le mémoire n° 21, mais plus lentement el sans guerre continentale.

Voilà son opinion, mais elle est opposée à celle de Bonaparte, à celle de Berthier, et pour capter Bonaparte, il à émis l'opinion que vous lirez.

Une raison capitale pour lui, outre celle ci-dessus donnée, c'est que Ségur avait eu la même idée que lui; La Forest qui augmente de crédit près de Bonaparte, la même idée; il les a craints et a voulu en donner une qui plût davantage, et il a complètement réussi.

Si l'état où il est en ce moment près de Bonaparte dure, il fera ce qu'il voudra; ainsi, nous tenons qu'il est bien essentiel de connaître cet homme. Il à dans la tête le courage que l'on a dans le cœur, et il n'existe pas de matière plus puante, plus vile que son cœur; cela perce de toule -part et je suis certain que c'est la première observation qu'aura faite Mackoff et Oubril, parce que cela, il ne peut . du tout le dissimuler.