Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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coup, selon que l’on estime que le jeune Gentz avait plus ou moins besoin de cette cure de scepticisme et de dilettantisme pour arriver à une véritable maturité de pensée. Le rôle de Humboldt s’est réduit à mettre Gentz en garde contre ses propres défauts, contre ce pathos dont il lui restera toujours quelque chose. Son influence sur les idées politiques de son ami n’a pu être qu’indirecte. A la rigueur, le premier enthousiasme passé, Gentz eût pu devenir un défenseur impartial et modéré de la Révolution. Mais il ne faut pas oublier qu'un certain enthousiasme était nécessaire pour défendre un régime comme celui de la Terreur, D’autre part, il est très humain, surtout chez une nature ardente comme Gentz, de tomber d’un excès dans l’autre.

L'édifice de ses rêves s'étant écroulé, il brüla tout ce qu’il avait adoré, il passa avec armes et bagages au camp antirévolutionnaire, et il resta dans les premiers temps tout aussi passionné comme l'adversaire de la Révolution qu’il l'avait été comme son défenseur. C’est seulement plus tard qu’il arriva à des idées plus justes. Dans tous les cas, à quelque point de vue que l’on se place, Humboldt lui a rendu un grand service. Il a renversé de leur piédestal quelques-unes de ses idoles, et par là il a fait naître dans cét esprit épris de clarté quelques clartés nouvelles. Peut-être est-ce à sa critique constante que