Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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ces conditions, ses déclarations prenaient la valeur d'un véritable aveu. Il semble qu’on n’ait pas assez insisté jusqu'ici sur l'influence qu’il a eue sur Gentz. Cependant Gentz, qui cherchait avant tout à se procurer des documents dans le pays même qui lintéressait, c’est-à-dire en France, n’a pu rester insensible aux idées développées par un homme de la valeur et de la situation de Necker. Quelles que soient les réserves qu’il fera plus tard sur le rôle de Necker!, c'est d’une façon très élogieuse que dans une note de sa traduction de Burke il parle de l’ouvrage de Pancien ministre français sur le pouvoir exécutif*. Cet éloge dans la bouche de Gentz qui, à ce moment, ne prodigue pas les compliments, a une valeur particulière. Ce qu’il loue dans le livre de Necker, c’est la façon dont celui-ci à critiqué l’aveuglement des Français qui ne veulent se conformer à aueun

3 Voir Historisches Journal, 119. Ueber den Gang der üffentlichen Meinung in Europa in Rücksicht auf die franzüsische Revolution.

2. Ausgewählte Schrifien. Ed. Weiïck. I, note des pages 275 et 276. « Nirgends isli die unglückliche Sucht eines durch Eitelkeït verblendeten Volks — alles was Vorbild und Beispiel heïssen konnte, zu verachten und eine neue Welt aus dem Gehirn einiger kurzsichtiger Schwärmer hervorspringen zu lassen stirker und lebendiger geschildert worden als in diesem vortrefflichen Buch. »

À propos du changement qui se produit dans l'esprit de Gentz sur la façon de juger Necker, il faut attribuer un rôle important à l'influence de Mounier et de ses Recherches sur les causes qui ont empêché les Français de devenir libres (Genève