Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

péen qui prendra seulement chez lui une autre forme. Vers 1793, cet idéal européen n’entre en conflit avec la Révolution française que sur un point.

Le seul danger lui paraît être la répercussion des idées révolutionnaires dans la politique intérieure des différents Etats !. Il partage les craintes de Burke concernant les agissements des radicaux anglais, mais ce n’est que petit à petit qu’il reconnaîtra que la Révolution française est pour les monarchies européennes un véritable danger extérieur.

C’est sous cet angle que nous aurons à examiner Vactivité politique de Gentz de 1792 à 1799. Car cette activité ne nous intéresse ici qu’en fonction de ses idées, en tant qu’elle les prépare ou les explique. Nous ne nous occuperons donc pas dans le détail du rôle de Gentz comme fonctionnaire prussien ; nous n'avons pas à faire ici sa biographie. Cette partie de sa vie a d’ailleurs été très amplement traitée dans le livre de M. Guglia * et dans les articles de Paul Wittichen*. Nous avons déjà vu quel rôle a pu jouer la situation de Gentz comme fonctionnaire prussien

1. Il ne pense qu'à la propagande indirecte par les idées, et

ne songe pas à la propagande directe par les armées, dont il n’appréciera l'importance que plus tard.

2. Guglia. Friedrich von Gentz. Voir le chapitre intitulé : Preussisches Beamtentum, p. 85-97.

8. Voir notamment: Forschungen zur brandenburgischen

und preussischen Geschichte. XVIII. Friedrich von Gentz und Preussen vor der Reform.