Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

— 116 —

pour la formation de ses premières idées politiques favorables à la Révolution, quel rôle par contre a pu jouer son expérience personnelle de la politique prussienne au moment du revirement qui s’est produit en lui. De tous les ouvrages qu'il a écrits au cours de la période dont nous nous occupons, un seul se rapporte à la Prusse, c’est le mémoire adressé au roi Frédéric-Guillaume III, lors de son avènement.

Les autres traités, essais et articles ont trait, à peu d’exceptions près à la Révolution francaise. S'il s’agit à ce propos d'activité politique, ce ne saurait done être dans le même sens qu’à propos des événements prussiens. Là, Gentz était en quelque sorte à la fois juge et partie, directement mêlé aux choses dont il s'agissait, il pouvait élever la voix en qualité de fonctionnaire éclairé, intelligent et apprécié au moins de certains de ses chefs, tel que Hoym. Peu à peu, son influence s’était accrue et il eût même pu, après la mort de Frédéric-Guillaume IT, jouer un rôle important dans le cabinet. On est presque autorisé, toutes proportions gardées, à parler de son activité politique au même titre que de celle qu’il déploya au service de l’Autriche après 1815.

1. Nous pouvons fort bien négliger les deux articles de la Neue Deutsche Monatsschrift, de 1795, sur l'assistance publique

dans la Marche de Brandebourg (Land-Armen-Anstalten in der Churmark).