Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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certaines idées politiques de Gentz aussi bien qu’elle en explique d’autres, tout en ouvrant un nouveau champ à son activité politique.

$ 1. Politique intérieure de la Prusse.

Gentz n’était certes pas un fonctionnaire médiocre. Il dit lui-même dans une lettre à Garve que c’est avec la plus grande facilité qu’il s’acquittait de sa besogne, dont la monotonie seule lui pesaitt. La facon dont il sut expédier les affaires malgré des préoccupations multiples et d'ordre tout à fait différent, prouve qu’il avait un véritable talent d’administrateur. C’est plutôt la tâche quotidienne dont il était Chargé qui lui paraissait d’un intérêt fort relatif. Aussi se désintéressa-t-il vite des affaires prussiennes auxquelles il ne fait guère allusion dans ses let-

aussi son importance, pour l’évolution de son esprit, d’une part, pour son avenir même, d'autre part, C’est là une des raisons pour laquelle l’activité de Gentz en tant qu'homme du monde va se tourner plutôt du côté des événements français que de celui des événements prussiens. (Il faut naturellement aussi faire entrer en ligne de compte la grande disproportion d'intérêt qu’il y avait pour tout écrivain politique intelligent et éclairé entre les événements de Paris et ceux de Berlin.)

1. Briefe an und von Friedrich von Gentz. Ed. Wittichen. F leitre 41, p. 187 : « Mich drückt nichts als die Notwendigkeit auf diese mir verhasste, mit meinem ganzen Wesen nicht harmonierende Art zu arbeiten, Die Ausführung der Arbeit selbst ist mir ein Kinderspiel. »