Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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sur l’auteur genevois lorsqu'il s’agit d'exprimer l’indignation que lui inspirent les excès de la Terreur. Et dès les premières pages de l'introduction qu’il a ajoutée, où il essaie de présenter au public allemand les arguments de Mallet du Pan, et de faire, selon sa propre expression, « la généalogie de la Révolution », il ne peut s'empêcher de se laisser aller aux attaques les plus violentes contre les conventionnels français *. Tout nous autorise donc à considérer cette traduction de Gentz comme une œuvre de polémique véhémente et passionnées.

1. Mallet du Pan, op. cit. Introduction de Gentz, p. XXVIII.

2. Mallet du Pan. Ueber die franzüsische Revolution und die Ursachen üihrer Dauer. Uebersetzt mit einer Vorrede und Anmerkungen von Friedrich Gentz. Berlin 1794. Gentz pose en principe qu’il s'abstiendra de toute modération dans ses attaques. Voir p. X de sa préface : « Wenn man den Wabhnsinn und die Verruchtheit eines entzügelten Volks mit Schonung behandeln sollte, damit es nicht den Anschein gewinne, als ob man die Fehler seiner ehemaligen Regierung zu rechtfertigen suchte, so müsste man von keinem menschlichen Excess mit Wahrheït und Nachdruck sprechen. »

3. Voir 1bid., d’une part, p. 25, rem. 4. À propos du mépris de toute moralité dont avait parlé Mallet du Pan, Gentz ajouté en note au mot « Verachtung aller Moralität» le passage suivant «die erst gegen das Ende des Jahrs 1793 einen Gipfel von Scheusslichkeiït erreichte, der allein die franzüsische Revolution mit unauslôschlicher Schande brandmarken muss.» D'autre part, p. 82, rem. 5, le passage où il s’agit des conséquences malheureuses de la fuite du roi à Varennes. Gentz parle de «Gebrüll der Jakobiner-Rotten, das selbst die Einsichtsvollen eine Weile getäubt hatte. » IL semble dans sa fureur bien mal se souvenir de l’évolution par laquelle il a lui-même passé trois ans auparavant.