Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

LL Sue.

époque ont eu à parler de lui, mais il est devenu une figure familière aux lettrés, depuis que M. Edmond Rostand l’a mis sur la scène dans L’Aiglon ‘. Cette esquisse assez réussie, quoique légèrement caricaturale, nous le représente surtout comme l'éminence grise de Metternich. C’est en général sous cet aspect qu’on l’a vu en France. Et pourtant, M. Rostand a su évoquer en quelques vers toute la jeunesse de Gentz dans la scène où le due de Reichstadt lui prédit que le souvenir de cette jeunesse, s’élevant en lui comme un reproche, finira

par le tuer. ...Il se nomme

Frédéric, c’est celui que vous avez été.

Puisqu’en vous maintenant il est ressuscité,

Puisque comme un remords il vous parle à voix basse, C'est fini; celui-là ne vous fera pas grâce.

C’est la richesse de ces années de formation, c’est l'évolution de l'étudiant de Kônigsberg, du fonctionnaire de Berlin et de l’écrivain politique de Vienne, du diplomate des grands congrès internationaux, que nous essaierons de montrer.

1. Cf. E. Rostand. L'Aiglon. Acte I, se. 3 et 8. Acte IV, se. 1, 15 et 14.

En ce qui concerne la vérité historique sur le duc de Reichstadt, il suffit de renvoyer au livre très documenté de M. Wertheimer.

Pour ce qui est des rapports de Gentz et de Fanny Elssler, voir le livre si intéressant de M. Ehrhard (Auguste Ehrhard. Fanny Elssler, Paris 1909).