Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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forment les uns pour les autres des contre-poids, sans amener l’anarchie générale ; équilibre entre les deux Chambres au sein du Parlement, équilibre entre les deux grands partis au sein des Communes, et à l’intérieur du pays; enfin, à un point de vue plus élevé, équilibre entre le principe de la conservation et celui du progrès. En France, au contraire, c’est l’anarchie qu’il condamne dans l’Assemblée législative, le despotisme dans le régime de la Montagne, dontil sait d’ailleurs apprécier l'unité de vues'; enfin, dans la Constitution de l’an III qu’il juge supérieure à celles qui l’ont précédée, il voit une série de points faibles, et il les signale dans la Neue Deutsche Monatsschrift. Ce sont d’une part des dangers de réaction, d'autre part des dangers d’anarchie®, parce qu’on s’est mal conformé au principe de la séparation des pouvoirs.

Mème les idées de Gentz après 1815 s’expliquent par ce système. Dans sa lettre d'octobre 1827 à Amélie von Imhof, il essaie de justifier sa conduite d'alors. Il regarde l’équilibre d'un point de vue très élevé. Il ne s’agit pas seulement de forces qui se contrebalancent, il s’agit de deux principes directeurs de

1. Hislorisches Journal, mars 1799. Voir l’article déjà cité sur AÉRENEES du 21 janvier.

. Les coups d'Etat du.18 .fructidor, Fe 22 floréal a de 30 al donnèrent en partie raison à Gentz.