Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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CHAPITRE V Le système de Gentz. Politique extérieure.

Lorsqu'on examine la lutte de Gentz contre la Révolution française, il est un peu téméraire de parler d’un système de politique extérieure. Nous allons Cependant essayer de montrer comment s’esquissèrent petit à petit ses théories sur ce point. La raison de cette lenteur, c’est le peu d'intérêt que Gentz éprouve d’abord pour les questions de politique extérieure. Il est vrai que dès 1789, dans sa lettre du 24 octobre, il parle des rapports des Etats entre eux. Et là déjà, pour la première fois, contrairement à Garve, il affirme que les Etats, par rapport les uns aux autres, ne se trouvent pas dans l’état de nature. Il croit par conséquent à l'existence d’un droit des gens. C’est un principe auquel il restera fidèle toute sa vie ; aussi est-il intéressant d’en noter la première expression. Mais ce texte reste complètement isolé.

Si l’on se demande quelle a été la véritable cause du peu d'importance que Gentz attache dans les

1. Ed. Wittichen. I, lettre 36 déjà citée, p. 146-154. Voir surtout la dernière partie, p. 150-153,