Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

avait été chargé de rédiger son livre : De l’état de l& France à la fin de lan VIIL. Il s'agissait de gagner lopinion européenne à la cause française, de lui faire accepter les agrandissements territoriaux de la France.

C’est ce que tenta d’Hauterive!. Le succès de son livre fut tel dans les pays de langue allemande, où les éléments francophiles étaient assez nombreux, que Gentz jugea nécessaire de réunir en un gros volume les objections qu'avait provoquées cet ouvrage chez les adversaires de la domination napoléonienne menaçante?. Mais il fit plus encore. Allant jusqu’au fond de la question, et s’élevant au-dessus des dangers immédiats, Gentz essaya de montrer comment, selon lui, on pourrait, par l'équilibre qu’il entendait d’une autre façon que d’Hauterive,

1. Pour plus de renseignements sur la biographie du comte d'Hauterive, voir : Histoire de la vie el des travaux politiques du comte d'Hauterive, comprenant une grande partie des actes de la diplomatie française depuis 1784 jusqu'en 1830, par le chevalier Artaud de Montor. Paris 1859.

2, La réponse de Gentz: Von dem politischen Zustand von Europa vor und nach der fronzüsischen Revolution. Eine Prüfung des Buches: De l'état de la France à la fin de l'an VIII. Berlin 1801, n'eut pas moins de retentissement. Elle fut traduite en français (Frédéric Gentz. De l’état de l'Europe avant et après la Révolution française, pour servir de réponse à l'écrit intitulé : De l’état de la France à la fin de l'an VIII. Londres 1802) et surtout en anglais. La traduction anglaise (The State of Europe before and after the French Revolution), parue également à Londres, eut six éditions en trois ans, de 1801 à 1804: