Un diplomate d'il y a cent ans : Frédéric de Gentz (1764-1832)

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dants, et précaires plus que jamais. » Au contraire, d’après lui, l'équilibre détruit par la violation des traités de Westphalie, la formation de la Russie, Pélévation de la Prusse, et l'accroissement du système maritime, a été rétabli par la conquête de la rive gauche du Rhin et l’organisation du nouveau système fédératif. Gentz s’élève contre cette conception : il y avait, selon lui, un équilibre très satisfaisant avant 1789, il assurait dans une large mesure * le règne du droit entre les Etats. Et ce sont justement les causes de destruction qu’indiquait d’'Hauterive qui ont établi et fortifié cet équilibre, les causes de rétablissement qu'il indiquait qui ont tout détruit.

On ne saurait se représenter des manières de voir plus diamétralement opposées. Nous n’avons pas à entrer ici dans le détail de cette polémique. Il nous suffit de montrer comment Gentz rompit sa première lance pour l’équilibre européen et contre la domination napoléonienne, qu’il entrevoyait dans l'avenir menacçante. |

Mais comme il l’avait prévu, l’Europe n’était pas au bout de ses peines. Sa sûreté et son indépen. dance semblaient bien plus menacées en 1805 par Napoléon, empereur des Français et roi d'Italie, qu’en 1801, par Bonaparte, premier consul. Gentz, passé au service de l’Autriche, commença une his-